Protéger les frontières canadiennes les plus au Nord.
Tout au long de son illustre carrière dans les Forces armées canadiennes, une chose a toujours motivé le colonel Pierre Leblanc (à la retraite) : la sécurité du Nord canadien.
L’Arctique captive Pierre depuis près de 50 ans, à l’époque où il y a fait sa première patrouille militaire. Il a tissé des liens étroits avec la région, des liens qui tiennent toujours aujourd’hui.
« Je suis tombé en amour avec l’Arctique et j’ai fait tout en mon pouvoir pour y retourner, raconte-t-il. La première fois que je suis allé à la Station Alert 1 des Forces armées, je voulais sentir ce que ça faisait d’être au sommet du monde. »
En 1994, Pierre a joué un rôle essentiel dans l’augmentation des capacités du 1er Groupe de patrouilles des Rangers canadiens, basé dans l’Arctique. Les Rangers sont essentiels à la sécurité dans le Nord, puisqu’ils patrouillent la région, rapportent toute activité suspecte, soutiennent les déploiements réguliers et participent aux missions de recherche et sauvetage. Pierre les décrit comme étant les « yeux et les oreilles des Forces armées canadiennes ».
« Bon nombre des membres du 1erGroupe de patrouilles des Rangers canadiens sont des Inuits, dit-il. C’est toujours très important pour moi de soutenir les collectivités nordiques locales et de m’assurer qu’il y a des possibilités d’emploi offertes aux gens qui habitent le Nord. Ce sont eux qui connaissent le mieux le territoire et ils ont un intérêt direct. »
Le passage se trouve dans des eaux internes du Canada, ce qui signifie que nous avons la responsabilité ultime de protéger ces eaux.
Pierre a aussi contribué à la mise sur pied du Programme des Rangers juniors canadiens, qui s’est avéré être un grand succès pour les jeunes dans l’Arctique.
Il a commandé le Secteur du Nord des Forces canadiennes de 1995 à 2000, et vers la fin de cette période, il a formé le Groupe de travail sur la sécurité de l’Arctique afin de mieux coordonner et d’échanger l’information entre les différents organismes fédéraux, comme l’Agence des services frontaliers du Canada, la Garde côtière, le Service canadien du renseignement de sécurité et la Gendarmerie royale du Canada.
En 2000, Pierre a aussi sonné l’alarme : le passage du Nord-Ouest s’élargit en raison du changement climatique. Il a alerté le gouvernement du risque que cela posait pour la sécurité et la souveraineté du Canada dans cette partie fragile de notre pays.
« Le passage se trouve dans des eaux internes du Canada, ce qui signifie que nous avons la responsabilité ultime de protéger ces eaux », explique-t-il.
Mais certaines personnes remettent encore en question cette responsabilité, déclarant que le passage est un détroit international. Pierre croit sincèrement que l’ouverture du passage aux navires de surface, aux sous-marins et aux aéronefs exposerait l’Arctique à un trafic maritime accru, à des accidents environnementaux et à la possibilité d’introduction d’espèces invasives.
« La chaîne alimentaire dans l’Arctique est verticale et très courte, ajoute-t-il. Toute la pollution qui affecte le poisson fait du tort aux phoques, puis nuit aux ours polaires. Et tout en haut de cette chaîne alimentaire, évidemment, ce sont les personnes qui habitent dans l’Arctique et qui chassent ces animaux pour subsister. »
Plus récemment, Pierre dirigeait le Système d’alerte du Nord, une ligne de 47 stations radars de la défense aérienne dans l’Arctique, qui s’étend de la frontière entre l’Alaska et le Yukon jusqu’à la pointe sud-est du Labrador. Aujourd’hui, son travail à titre de président d’Arctic Security Consultants vise à améliorer la protection de la sécurité et de la souveraineté du Canada dans le Nord. Il continue d’écrire énormément sur l’Arctique, fort de ses vastes connaissances et de sa passion pour l’amélioration continue de la sensibilisation globale pour la région.
« Je passe mes journées à rencontrer les organismes gouvernementaux et l’industrie de la défense, conclut Pierre. Je les aide à mieux comprendre l’Arctique, sa logistique et les défis que représente le climat. Je rencontre des entreprises locales, des Inuits et des dirigeants politiques; je cible les opportunités toutes les fois que l’occasion se présente. »